Droit de la famille : l’audition de l’enfant devant le juge aux affaires familiales

L’audition de l’enfant mineur en matière familiale

(article mis à jour 27.7.2023)

 

Dans le cadre d’une procédure de divorce ou de séparation, vous me demandez souvent, si votre enfant mineur peut être entendu par le Juge aux affaires familiales (JAF). Ce magistrat fixe les mesures concernant les enfants : autorité parentale, résidence de l’enfant, droit d’accueil des parents et la pension alimentaire. 


Les textes législatifs

 

La Convention de New-York sur les droits de l’enfant adoptée en 1989, met en avant quatre principes fondamentaux concernant les enfantsla non-discrimination, l’intérêt supérieur de l’enfant, le droit de vivre, survivre et se développer ainsi que, le respect des opinions de l’enfant.

 

 

En France, l’article 388-1 du Code Civil dispose que : « Dans toute procédure le concernant, le mineur capable de discernement peut, sans préjudice des dispositions prévoyant son intervention ou son consentement, être entendu par le juge ou, lorsque son intérêt le commande, par la personne désignée par le juge à cet effet.

 

Cette audition est de droit lorsque le mineur en fait la demande. Lorsque le mineur refuse d’être entendu, le juge apprécie le bien-fondé de ce refus. Il peut être entendu seul, avec un avocat ou une personne de son choix. Si ce choix n’apparaît pas conforme à l’intérêt du mineur, le juge peut procéder à la désignation d’une autre personne ».

 

L‘article 338-1 du Code de Procédure Civile (décret du  23.1.2023 ) dispose que le mineur capable de discernement a le droit d’être entendu et assisté d’un avocat dans toutes les procédures le concernant. Ce décret réglemente la procédure d’audition de l’enfant en justice.

 

Ainsi, il n’existe pas d’âge légal minimum pour qu’un enfant soit entendu par le juge. La loi dispose que tout enfant mineur capable de discernement, peut demander à être entendu par le Juge aux affaires familiales. Ce dernier n’a pas le droit de refuser de l’auditionner, sauf par décision motivée (absence de discernement ou s’il n’est pas concerné par l’affaire)

 

Dès lors, tout dépend de la capacité personnelle de l’enfant à appréhender les situations et à pouvoir s’exprimer devant le juge. Ce dernier peut aussi ordonner l’audition de l’enfant s’il l’estime nécessaire, en l’absence de demande des parents et du mineur.

 

Comment se déroule l’audition de l’enfant devant le JAF ?

Les parents, titulaires de l’autorité parentale, doivent informer leur enfant de son droit d’être entendu par le juge aux affaires familiales et d’être assisté par un avocatLa demande d’audition peut être formulée par le mineur, ses parents ou son tuteur (article 338-1 du Code de procédure civile).

 

Lors de son audition, l’enfant donne son avis sur ses conditions de vie (souhait de vivre chez l’un de ses parents ou en alternance chez les deux, souhait de ne pas être séparé de ses frères et soeurs, scolarité..). Il est entendu seul ou assisté de son avocat. L’enfant ne peut donc pas avoir le même avocat que ses parents. Les entretiens de l’enfant avec son avocat sont confidentiels

 

A l’issue de l’audition, les avocats des parents peuvent consulter le compte rendu de l’audition.

Le Juge aux affaires familiales n’est pas lié par l’avis de l’enfant. Il doit rendre une décision dans lintérêt du mineur, au vu de l’ensemble des pièces du dossier.

 

EN RESUME

Dans toutes les procédures le concernant, l’enfant mineur capable de discernement a le droit d’être entendu et assisté par son avocat. Ainsi, il pourra être entendu par le juge aux affaires familiales en cas de séparation de son père et de sa mère. 

 

En cas de procédure d’assistance éducative, il pourra être entendu par le juge des enfants et asssisté par un avocat. Les parents, le tuteur, ou le servce auquel i’enfant mineur est confié doivent l’informer de ses droits (article 338-1 CPC).

 

Le juge des enfants est chargé de protéger les enfants « si la santé, la sécurité ou la moralité d’un mineur non émancipé sont en danger, ou si les conditions de son éducation ou de son développement physique, affectif, intellectuel et social sont gravement compromises ». Dans ces cas, le juge des enfants peut ordonner une mesure d’assistance éducative, et le cas échéant, un placement de l’enfant (articles 375 et suivants du Code civil).

 

Avocat à Caen, Nadège TARDIF intervient régulièrement aux côtés des enfants et des parents en droit de la famille. N’hésitez pas à  contacter son Cabinet pour des conseils et/ou une procédure.

 

 

© Me Nadège TARDIF

Avocat au Barreau de Caen